INTERVENTION DE L’HONORABLE ERIC GUIMBEAU, LEADER DU MMSD LE 7 JUILLET 2014
Nouvelles July 7th, 2014INTERVENTION DE L’HONORABLE ERIC GUIMBEAU, LEADER DU MMSD LE 7 JUILLET 2014
Monsieur le Président,
Je voudrais d‘abord féliciter tous ceux qui ont contribué pendant les dernières années à cette prise de conscience pour le ‘nation building’ :
L’Hon Navin Ramgoolam pour le respect de son engagement politique afin d’apporter et présenter au parlement en tant que Premier Ministre, le « Constitution (declaration of community) (temporary provisions) bill, amendement constitutionnelle provisoire afin de donner aux candidats qui ne veulent pas déclarer leur appartenance ethnique le droit de se porter candidat aux élections générales.
L’Honorable Paul Bérenger qui milita pour un changement de la constitution en 1982 afin que les recensements de la population effectués tous les 10 ans ne tiennent plus compte de l’appartenance communale des mauriciens.
Mr Ashok Subron et son équipe de Rezistans ek Alternativ, le Blok 104 et les citoyens indépendants pour la lutte menée auprès des instances juridiques locales et internationales.
Les membres du comité Faugoo pour le travail accompli.
L’Hon Xavier Luc Duval et l’Hon Pravind Jugnauth pour leur contribution au débat.
Il est bon de rappeler Monsieur le Président, que l’Ile Maurice se retrouve aujourd’hui dans une situation délicate face aux Nations Unis où il a été décrété que nous sommes en pleine violation des droits humains du fait de
notre obligation de nous classifier sur des bases communales afin d’être éligible pour se porter candidat aux élections générales.
Cela ne peut que ternir notre image sur la scène internationale d’où la raison de notre présence ici dans cette auguste assemblée afin de remédier à cette situation et être conforme aux conventions signées avec les Nations Unis.
Il y a aussi l’échéance imminente du ‘Constitutionnal Case ‘en Cour Suprême.
Nous comprenons donc pourquoi une mesure urgente et palliative est nécessaire à ce stade.
Quand bien même, si cet amendement n’apporte pas une révolution, elle permet une certaine évolution dans la bonne direction.
Grâce à cet amendement les enfants de notre patrie pourront se porter candidats aux élections générales de l’ile Maurice en tant que mauricien.
Donc ceci constitue un pas déterminant vers la consolidation de notre nation mauricienne et nous ne pouvons qu’être satisfait et heureux d’en faire partie intégrante.
Monsieur Le Président je voudrais apporter maintenant quelques remarques sur le libellé de ce bill.
La clause 3 stipule, je cite « This act shall only apply to the first general election after the commencement of this Act ».
Ceci confirme donc le caractère temporaire de ce bill.
Mon regret Monsieur le Président, c’est qu’aujourd’hui alors qu’il y a une quasi-unanimité au sein de la population et de l’hémicycle afin qu’une nouvelle réforme électorale voit le jour, nous nous retrouvons à débattre sur un amendement temporaire avec l’espoir que demain la vraie réforme verra le jour.
Nous connaissons tous le dicton “A day is a long time in politics”, de quoi sera fait demain, nul ne peut le prédire.
Aujourd’hui tout est réuni afin qu’une vraie réforme voit le jour. Il faut battre le fer pendant qu’il est chaud Monsieur le Président.
Le body Chemistry c’est comme le temps, aujourd’hui il peut faire beau, demain peut être la tempête. Nous aurions dû profiter du beau temps Mr le Président…
Nous souhaitons ardemment qu’après l’échéance de 2015 ???, la voie vers une réforme en profondeur de notre système électorale s’ouvrira.
Il faudrait de nouveau réunir toutes les conditions nécessaires et les bonnes volontés de part et d’autre de la Chambre afin d’amener dans les années qui suivent un nouvel amendement de la Constitution sinon on sera obligé de retourner à la case départ.
Notre espoir est que cette mesure est un pas supplémentaire vers la marche d’une Ile Maurice où chacun se sent mauricien.
Aussi la clause 4 section 2a dit et je cite « Where a candidate at that election has not declared his community, he shall be deemed to have opted not to be considered for the purpose of the allocation of additionnal seats and no additional seat shall be allocated to him » donne naissance à une injustice.
En effet cette mesure présente un caractère subjectif et discriminatoire voir même allant à l’encontre du principe de l’égalité des chances et de la méritocratie dans le sens où celui qui ne déclarera pas sa communauté ne pourra être repêché par le système des additionnals seats.
Cela risque donc de développer un système injuste et paradoxal envers ceux qui souhaiteront se porter candidats aux élections générales comme mauricien.
Par cette clause un candidat qui a déclaré son appartenance ethnique même s’il a reçu moins de voix qu’un candidat qui n’a pas déclaré son appartenance ethnique peut se voir nommé à travers les additionnal seats et entrer au parlement.
Je voudrais citer maintenant une partie de la clause 4 2b du présent bill « The Electoral Supervisory Commission shall, for the sole purposes of determining the appropriate community and allocating additional seats, proceed on the basis of the average number of returned members belonging to each community at all general elections held since 1976 ».
Vu qu’une dose de subjectivité a été introduite les données changent.
Afin de contrecarrer ce changement un calcul basé sur une moyenne de députés correctifs appartenant à chaque communauté durant les dernières années sera fait.
Monsieur le Président, comment accepter qu’on puisse en 2014 faire des calculs scientifiquement communaux sur les 38 dernières années pour une ile ayant obtenu son indépendance 46 ans de cela.
Monsieur le Président, au niveau du Mouvement Mauricien Social Démocrate, le MMSD, nous aurions souhaité que le bill comprenne aussi l’abolition du Best Loser System.
Le fait de pouvoir se porter candidat aux prochaines élections générales sans être obligé de déclarer son appartenance ethnique est un pas important et doit aller de pair avec l’abolition de l’allocation des additionnal seats qui lui reste basé sur l’appartenance ethnique. Ceci est important pour l’avancement de notre unité nationale.
Monsieur le Président, comment peut-on d’un côté abolir l’obligation de la déclaration d’appartenance ethnique lors de la candidature pour une élection générale et de l’autre côté calculer les additionnal seats sur l’appartenance ethnique?
Soit on est Mauricien soit on ne l’est pas, Mr le président.
Nous disons tous haut et fort que nous sommes mauriciens, prouvons le.
Le MMSD a proposé la solution suivante, qui est sans ambiguïté, directe et fondée sur la méritocratie dans ses recommandations sur le livre blanc soumis au bureau du premier ministre.
C’est à dire l’élection de 62 Membres du Parlement par le system First Past The Post et l’allocation de 8 membres correctifs par le Electoral Supervisory Commission basés sur le nombre de voix indépendamment de son appartenance ethnique en cas de 60/0.
Aucune nécessité de déclaration ethnique dans tout le processus électorale, nous sommes tous mauriciens.
A ce jour Monsieur le Président, nous pouvons voir sur les actes de naissance de chaque mauricien les armoiries de notre pays, nous sommes tous titulaires de carte d’identité mauricienne, nous voyageons avec nos passeports mauriciens mais par contre au moment des élections, ces mêmes mauriciens qui désirent se porter candidats et être éligibles pour des seats additionnels se retrouvent dans l’obligation de décliner leur appartenance à un groupe ethnique, plus précisément hindou, musulman, sino-mauricien ou population générale.
Cela vient de nouveau remettre en question tout le bien fondé de notre identité en tant que mauricien et encourage les divisions communales dans notre pays.
Ceci n’est pas acceptable, Monsieur le Président, d’autant plus que nous avons tous maintenant un mode de vie bien mauricien.
Nous pouvons être d’origine différente mais nous sommes tous mauriciens et avons au fil du temps partagé nos traditions, nos cultures et, basé sur cet apport multiculturel, développer une culture propre à notre ile.
Nous vivons sur une petite ile et nous devons tous travailler ensemble, main dans la main afin que notre pays prospère socialement et économiquement.
Au niveau du MMSD nous souhaitons tourner la page, regarder l’avenir et nous nous battrons pour l’abolition de toute connotation communale dans notre Constitution.
Monsieur Le Président, nous croyons fermement dans la méritocratie.
De quelle communauté est issue un député ou un ministre n’est pas important car nous sommes tous mauriciens et il est du devoir de tout élu de représenter ce même peuple dans son intégralité.
Il doit représenter notre ile Maurice de façon digne et respectable mettant de côter tout critère d’appartenance ethnique, religieuse, communal ou castéiste.
‘Elu par le peuple pour le peuple’ doit rester notre principal objectif.
Et dans ce sens, chaque député et ministre a le devoir de travailler pour le bien être de tout un chacun sans aucune distinction.
Ceci dit Monsieur le Président, ne plus déclarer sa communauté lors d’une élection ne remet nullement en question nos différentes origines, au contraire nous devons tout faire pour conserver nos cultures ancestrales et nos religions qui font la richesse du patrimoine culturel mauricien et les transmettre aux futures générations.
Cet amendement ne concerne que la prochaine élection générale donc nous avons d’autres défis tel que le financement des partis politique, le redécoupage électoral, la représentation féminine à relever.
La réforme électorale dans son ensemble est une nécessité et le MMSD a élaboré des points à inclure dont la création d’un Sénat et la mise en place d’un Conseil Constitutionnel.
Nous espérons que nos propositions seront prises en considération.
Nos recommandations sont basées sur le fait que nous sommes tous mauriciens et nous souhaitons un système où règnent la méritocratie, la transparence et le respect mutuel.
Le MMSD a aussi prôné dans ses recommandations que les lois concernant la réforme électorale soient rédigées, circulées, expliquées et acceptées par un référendum afin que tout un chacun puisse y participer.
Ceci donnera un plus grand consensus autour de la réforme et ralliera tous les mauriciens autour d’une même cause.
Nous croyons beaucoup dans cette démocratie participative.
Ensemble vivons notre hymne national qui dit si bien
« as one people, as one nation ».
Ne soyons pas que des politiciens qui pensent aux prochaines élections mais devenons des hommes d’états qui pensent aux prochaines générations.
Vive notre nation mauricienne.
Monsieur Le Président, Merci.
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